Trail de Bourbon - le CR de l'intérieur de la course
Vous avez été nombreux à nous suivre et à nous encourager pendant notre trail, un grand merci à vous tous !!
Si vous avez notamment pu visualiser notre progression sur le site internet du Trail de Bourbon, vous êtes sûrement impatient d'en savoir un peu plus sur comment nous avons vécu notre course de l'intérieur.
Je vous propose ce petit résumé texte et vidéo qui, je l'espère, vous donnera le plus d'informations possibles.
En résumé et pour ma part, je me suis généralement senti bien du début à la fin. Un petit coup de barre pendant 2 heures vers le 75ième km mais qui a son explication (cf description étape Possession-Grande Chaloupe), 4 grosses torsions sur la même cheville droite et peu, voire pas, de douleurs tendineuses ou musculaires. Concernant Sarah, c'est évidemment difficile à décrire à sa place mais je dirais que comme d'hab' elle exprime tout son potentiel à partir de 5/6 heures de course. Elle a souffert du TFL du genou gauche à partir de mi-parcours puis des 2 jambes au deux-tiers du parcours et chaque descente (hum il y en avait un paquet..;) la faisait souffrir.
Concernant le temps, nous sommes à la hauteur de nos objectifs (entre 22 et 24h). Je pense a posteriori que nous aurions pu faire mieux (bloqués dans le début de la course, un ou deux ravitos un peu longs) mais notre départ prudent est peut être finalement la meilleure explication au bon résultat d'ensemble. Quant à la place, je ne sais pas dire si elle est bonne ou pas mais c'était agréable de voir que nous remontions en permanence dans le classement à chaque poste de pointage !!
Voilà pour le résumé, regardons un peu plus en détail notre course.
La préparation des sacs - une certaine decontraction règne...
Pour une telle épreuve, la préparation des sacs est très importante car il s'agit de prendre ni trop ni pas assez de gels et barres énergétiques et de ne pas oublier les composants du matériel obligatoire. Malgré la proximité du départ, nous sommes encore plutôt cools !
Préparation des sacs 13 heures avant le départ
Préparation mentale 12 heures avant le départ
Le départ pour CILAOS
Cela faisait plusieurs semaines que nous hésitions sur le moyen de transport pour aller à Cilaos, lieu du départ de la course, et sa route d'accès aux 400 virages et ses passages étroits.
Nous avions le choix entre le bus, Luigi qui nous accompagne, aller jusqu'au gite d'Adriaan puis y aller à 3 et laisser la voiture à Cilaos ou à 4 avec Marie-Laure qui ramenait la voiture.
C'est finalement le jour même que la meilleure solution est apparue ! Adriaan en venant déjeuner le midi, veille de la course, avait fort opportunément pris toutes ses affaires de course. Du coup, le plus simple était qu'ils dorment à maison (enfin dormir jusqu'à 23h55:)) et que nous partions directement de la maison pour Cilaos à 4, puisque Marie-Laure acceptait de nous y accompagner jusqu'au départ à 4h du matin.
Nous nous sommes couchés à 18h/18h30 et après une bonne nuit de sommeil (enfin pour moi, Sarah ayant dormi à peine 2 heures), nous sommes partis de la villa à minuit et demie.
La nuit, le stress, la bonne ambiance dans la voiture et hop' on rate la sortie pour la route de Cilaos, rien de grave on avait de la marge. S'ensuit l'interminable montée vers Cilaos, la petite twingo a bien du mal à nous y amener !
Sur place, nos 2 heures d'avance nous permettent de passer le contrôle du sac à dos et la dépose des sacs de ravitos sans faire la queue. Les grands barnums et les lits de camp à l'intérieur nous autorisent même une dernière petite reposette avant le départ...
Bon quand faut y aller, faut y aller, on se place dans l'énorme foule qui s'est massée près de la porte du stade pour y rejoindre la ligne de départ derrière les tribunes. Comme on peut le voir sur la vidéo, nous ne sommes pas vraiment dans les premiers.
Etape 1 : De Cilaos jusqu'au Pied de la côte qui mène au coteau Kerveguen (300m+ / 8.5 kms / 8.5 kms total)
C'est parti ! La largeur de la route et du chemin sur les 8.5 kms qui nous mènent à Mare à Joseph (pied de la première grosse côte) nous permettent de courir sur un rythme tranquille sans vraiment être bousculés.
Nous avions repéré ce chemin quelques jours avant, nous partons prudemment mais sans traîner non plus. Cette étape consiste en une côte serpentant sur une colline proche de Cilaos pour nous ramener sur la route amenant au pied de la première difficulté.
Nous arrivons au premier ravito où nous ne nous arrêtons pas afin d'attaquer le mieux placé cette côte faite d'un single étroit.
Nous y sommes en 1h05 de course pour 1h25 prévu (pour un temps total en 23h15), nous devons être aux alentours de la 750ième place.
Etape 2 : De la côte menant à coteau Kerveguen jusqu'à Caverne Dufour (gite de piton des neiges) (1100m+ / 4.7kms / 13.2 kms total)
Si je suis content de voir que nous ne faisons pas la queue pour rentrer sur le single, je déchante très vite. Cette côte est un véritable calvaire, non pas pour nos jambes, mais pour ma patience légendaire...Nous allons mettre plus d'une heure et demie pour faire cette côte, alors qu'il nous avait fallu 1h10 lors du repérage en allure marche à pied...Certes nous économisons des forces qui nous serviront plus tard mais le temps à l'arrêt est vraiment du temps définitivement perdu grrr...
Ouf, on arrive en haut, le jour se lève, on range les frontales et on commence à manger les gens !
Le chemin est (légèrement) plus large mais assez technique. il faut forcément prendre un petit risque pour doubler mais Sarah, tout comme moi, en a marre de piétiner, il faut bien que nous accélérions à un moment.
Je pensais à tort que le chemin pour le gite du piton des neiges serait simple. Nous doublons quelques grappes de coureurs qui n'avancent dèjà plus bien vite.
On voit le gite à environ 500m, cela fait déjà du bien de voir qu'on a effacé un bon morceau du parcours (en terme de denivellé positif) et que nous sommes très frais.
Nous y sommes en 3h17 de course pour 3h15 prévu (pour un temps total en 23h15), nous sommes à la 673ième place (75 places de gagnées). L'avance prise avant la côte a été largement perdue dans les bouchons.
Etape 3 : De la Caverne Dufour (gite de piton des neiges) jusqu'au Gite de Belouve (200m+ / 1000m- / 8.5kms / 21.7 kms total)
Ce morceau fut sans doute le plus éprouvant de la course. En effet tous les ingrédients étaient là : des sentiers de pierres à la mode GR20, de la boue extrêmement glissante, des marches de toutes tailles, beaucoup de monde et le tout en descente sur 1000mD- !!
Il y a certainement eu beaucoup de casse sur ce passage que nous ferons en 2 longues heures.
Heureusement l'acceuil est très chaleureux à Belouve et la vue imprenable (cf vidéo).
Là encore, on ne s'arrêtera pas longtemps, juste le temps de remplir les poches à eau.
Nous y sommes en 5h17 de course pour 4h45 prévu (pour un temps total en 23h15), nous sommes à la 601ième place (72 places de gagnées). Nous sommes en retard sur notre temps de passage estimé. Les bouchons et le sentier rendu très très technique par la boue explique cela.
Etape 4 : Du Gite de Belouve à Trou Blanc en passant par HellBourg (0m+ / 800m- / 8.2kms / 29.9 kms total)
Cette étape est plutôt simple, une grande descente un peu technique jusqu'à HellBourg dans laquelle je me fais ma première entorse de la cheville droite mais bon mes ligaments sont tellements laxes qu'une fois la douleur passée, je peux courir sans souci.
Puis on enchaîne sur une seconde descente sur du bîtume, ce n'est pas ce qu'il y a de plus agréable mais au moins les kilomètres défilent. Par ailleurs, cela commence à se voir que nous sommes en forme puisque (à notre niveau) nous ne sommes plus que quelques uns à vraiment courir encore !!
Etape 5 : De Trou Blanc à la Plaine des Merles (1200m+ / 9.8 kms / 39.7 kms total)
Alors celle-là on ne s'y attendait pas vraiment. C'était la partie du parcours que nous ne connaissions pas du tout et beh, c'était une sacrée côte, interminable, 2 heures à monter de virage en virage, à passer des ruisseaux et des ravines avec une bonne chaleur tropicale... un régal.
Nous doublons de petits groupes de 3, 4 coureurs tout au long de la côte pour arriver au ravito de la Plaine de Merles.
C'est un des ravitos où nous allons nous arrêter un peu plus longtemps que précédemment, et d'une parce qu'on vient de faire un gros effort et de deux parce qu'il y a des patates douces chaudes hummm et des toasts au pâté (dont Sarah n'ose me dire qu'elle en a un peu abusé que quelques kilomètres plus loin :)).
A partir de là, on rentre dans Mafate jusqu'à Dos d'Ane que nous connaissons un "peu" mieux suite à nos excursions d'il y a 5 ans à la Réunion.
Nous sommes à ce ravito en 9h05 de course pour 9h18 prévu (pour un temps total en 23h15), nous sommes à la 379ième place (222 places de gagnées). Nous sommes sur les bases du temp estimé.
Etape 6 : De la Plaine des Merles au village d'Aurère (400m+ /~1000m-/ 9.9 kms / 49.6 kms total)
Sûrement un de nos meilleurs passages pendant lequel nous allons courir pendant la majeure partie. En revanche côté météo c'est terrible, grand froid et pluie dans la partie côté Salazie et chaleur étouffante côté Mafate. Nous mettons nos vestes de pluie mais par précipitation je la laisse ouverte pendant tout l'orage. C'est surement ici que j'attraperai froid, ce qui va me mettre au lit avec de la fièvre le lendemain de la course (cf chapitre "l'après course")
Avant de basculer sur Mafate et le sentier scout, nous passons par un petit bout de route de montagne noire de monde (alors qu'il pleut) qui nous encourage. Toute proportion gardée, on se croirait sur le Tour !!
La descente dans Mafate fait mal aux pattes car elle est très raide, puis il y a une grosse montée sur le petit village d'Aurère où nous attend un ravito très animé et très sympa.
C'est le deuxieme ravito où nous allons nous arrêter un peu plus longtemps (mais pas trop non plus). Je change de chaussettes, je prend un café. Enfin, je déguste mon premier sandwich pain beurre fromage jambon préparé spécialement pour ces fins de courses où nous n'avons plus envie de barres et gels chimiques ! Sarah fait de même et prend une soupe aux pâtes et un thé.
Malgré l'accumulation des heures, des kilomètres, de la boue, du mauvais temps et maintenant de la chaleur, je nous trouve encore très frais c'est vraiment bon signe.
Nous sommes à ce ravito en 11h24 de course pour 11h32 prévu (pour un temps total en 23h15), nous sommes à la 344ième place (35 places de gagnées). Nous sommes toujours sur les bases du temp estimé.
Etape 7 : D'Aurère à Deux Bras (0m+ /~700m-/ 6.7 kms / 56.3 kms total)
Ce passage est relativement court, une descente longue mais relativement facile jusqu'à la rivière des galets et quelques kilomètres le long de la rivière jusqu'au fameux ravito de Deux-Bras.
Pour moi, ce ravito a toujours signifié le début de la fin. En effet, derrière ce ravito c'est Dos D'âne et on sort des cirques pour finir notre périple vers la Redoute (Saint Denis).
Dans ma tête, être à ce ravito en étant toujours à peu près frais, je sais déjà que, sauf incident, nous devrions pouvoir rallier l'arrivée sans trop de souci.
Nous allons nous arrêter 20 minutes à ce ravito car Sarah qui a mal au tendon (du TFL) du genou gauche veut se faire poser un strap.
De mon côté, j'ai refait les niveaux (grâce au sac préparé en avance qui nous attendait ici) et je boue d'impatience de repartir en voyant plein de concurrents qui quittent le ravito dont notamment une demi-douzaine de féminines. Pour la petite histoire, nous les rattraperons toutes au cours des prochaines heures...mais bon on "perd" bien 10 minutes car d'une part le strap ne semble pas faire beaucoup d'effet sur le genou de Sarah mais elle aura ensuite très mal au genou droit !
Nous sommes à ce ravito en 12h49 de course pour 13h07 prévu (pour un temps total en 23h15), nous sommes à la 349ième place (5 places de perdues). Les places perdues s'expliquent parce que nous sommes restés assez longtemps à Aurere alors que la plupart des concurrents aiment s'arrêter au gros ravito de Deux-Bras. Concernant le temps, compte tenu des 20 minutes d'arrêt, nous sommes toujours sur les bases du temp estimé.
Bon, il s'agit maintenant de s'attaquer à la dernière grosse difficulté, la fameuse côte (enfin le mur plutôt) de Dos d'Ane.
Etape 8 : De Deux Bras à Dos d'Ane (700m+ / 4.1 kms / 60.4 kms total)
La fameuse côte de Dos D'Ane se passe plutôt bien. Nous restons avec un petit groupe pendant la moitié du parcours. Je fais des signes de tête à Sarah pour savoir si elle veut (ou peut) doubler mais visiblement elle est un peu "carbo". Nous continuons donc avec ce petit groupe jusqu'à ce que je vois la miss' faire 2 petits sauts de cabris pour doubler ce groupe. J'embraye également et nous terminons relativement fort cette montée car nous n'avons plus revu ces concurrents.
Il fait nuit quand nous arrivons en haut mais nous mettons un point d'honneur à ne pas mettre nos frontales dans Dos d'Ane, car sur le planning j'avais prévu de faire cette côte de jour :)
Les SMS d'encouragements que Benji nous envoie depuis le début continuent de tomber sur le portable, cela fait du bien pour attaquer la nuit.
Etape 9 : De Dos d'Ane à Chemin Ratineau (170m+/ ~500m- / 4.2 kms / 64.6 kms total)
Nous sommes à moins de 30 kms de l'arrivée, il fait nuit ce qui est une bonne chose car cela nous rappelle nos habituels Raid de CO et puis cela cache un peu les difficultés. D'un autre côté, je ne connais absolument pas le parcours de la fin et je sais qu'il nous reste encore entre 8 et 9 heures de course. Or s'il reste autant de temps de course pour "si peu" de kilomètres c'est que le parcours ne doit pas être simple.
Ce chemin Ratineau est là pour nous le démontrer, il s'agit d'une espèce de descente pleine pente dans la jungle et les pierres, j'appelle pas vraiment cela un "chemin".
La bonne nouvelle c'est qu'au bout, nous retrouvons la famille et nos amis ! Pris par l'engouement de la course, nous prenons à peine le temps de leur faire coucou. C'est même eux qui nous poussent à repartir pour ne pas perdre trop de temps :) On les retrouvera plus tard de toute façon. Côté classement, la remontée se poursuit et le classement commence à ne pas être mal car nous rentrons dans les 300ièmes.
Je demande des nouvelles d'Adriaan, Marie-Laure m'informe qu'il est au ravito de Deux-Bras. Je trouvais ça super encourageant mais Marie-Laure douche rapidement mon enthousiasme en m'apprenant qu'il est très fatigué et va peut-être abandonner en arrivant à ce ravito :( dur !
Nous sommes à ce ravito en 15h27 de course pour 15h43 prévu (pour un temps total en 23h15), nous sommes à la 294ième place (57 places de gagnées). Nous sommes toujours sur les bases du temp estimé.
Etape 10 : De Chemin Ratineau à la Possession (200m+ / 600m- / 7.7kms / 72.3kms total)
A vrai dire je ne me souviens plus bien de ce passage mais il reste du même acabit que le précédent, c'est à dire pas rigolo. En revanche, on ramasse un paquet de concurrents, notamment sur les parties planes où nous courons (tranquillement) encore alors que tout le monde marche. Nous doublons aussi des concurrents du Grand Raid, ils ne sont pas frais...et encore c'est très loin d'être les derniers ! Nous arrivons à un grand ravito à la Possession, on ne s'arrête pas longtemps pourtant. Pour l'instant, on se sent bien et il reste 20 bornes.
Nous retrouvons la famille et nous prenons le temps de faire une petite vidéo.
Nous sommes à ce ravito de la Possession en 17h09 de course pour 17h15 prévu (pour un temps total en 23h15), nous sommes à la 254ième place (36 places de gagnées). Nous sommes toujours sur les bases du temp estimé.
Etape 11 : De la Possession à Grande Chaloupe (400m+ / 400m- / 6.8 kms / 79.1 kms total)
Pour quitter la Possession en direction du chemin des anglais, Céline et Luigi (la copine et le père de Sarah) nous accompagnent sur le petit kilomètre de bitume. Et là, c'est le drame ! Sarah se sent pousser des ailes et discute avec sa copine sur une allure bien trop élevée pour ce moment de la course ! Le GPS ne me contredira pas, elle a couru à 9 km/h (plus rapide qu'à notre début de course). C'est lors du passage du plat sur bitume à la côte du chemin des anglais sur des pavés que je me rends compte des dégats que cette erreur de gestion a provoqué sur mon estomac. Je vais mettre plus de 2 heures à récupérer avant de pouvoir avaler quelque chose et retrouver une allure convenable.
Du coup, à partir de ce moment de la course, c'est Sarah qui va prendre les commandes, donner le rythme, rattraper les concurrents et hélas m'attendre sur quelques passages où j'ai un peu de mal à la suivre.
Néanmoins, si la barre a l'estomac me ralentit et ne me permet pas de suivre Sarah correctement, je n'ai pas vraiment mal aux jambes et le moral est au beau fixe car je sais que nous allons atteindre l'arrivée.
Nous sommes à ce ravito en 18h58 de course pour 18h50 prévu (pour un temps total en 23h15), nous sommes à la 231ième place (27 places de gagnées). Nous sommes toujours sur les bases du temp estimé même si mon coup de barre nous fait perdre quelques minutes.
Etape 12 : De Grande Chaloupe à l'arrivée à la Redoute (850m+ / 850m- / 13.5 kms / 92.6 kms total)
Une suprise nous attend à Grande Chaloupe puisque Céline et la famille sont encore présents ! Cela fait chaud au coeur même si nous ne nous arrêtons pratiquement pas à ce ravito. Il reste désormais une grosse montée en 3 temps et la fameuse descente de Colorado. Nous sommes accompagnés d'un concurrent qui est suivi de 2 amis. Ces 3 là nous mettent une bonne ambiance et admirent le rythme que nous impose Sarah dans la montée. Celle-ci n'est pas hyper dure mais bon avec 90kms dans les pattes ce n'est pas non plus facile.
Dernier Ravito à Colorado, on s'arrête 1 minute et puis c'est parti pour une sacrée descente assez technique et usante (1h10 pour faire 4 bornes de descente...).
Nous sommes à ce dernier ravito en haut de Colorado en 21h20 de course pour 21h40 prévu (pour un temps total en 23h15), nous sommes à la 217ième place (14 places de gagnées). Nous sommes désormais en avance sur les bases du temp estimé surement grâce au rythme de Sarah. Nous garderons et même augmenterons cette avance jusqu'au bout.
Si cette descente est interminable, le point positif vient du fait que le stade tout illuminé dans la nuit est visible sur certaines portions. Sarah fait la trace en serrant les dents, de mon côté, je vais beaucoup mieux, je trouve juste la descente longue et j'ai hâte d'arriver maintenant.
Un dernier virage, la route apparaît, Luigi nous attend. Nous courons tous les 3 sur les 500 derniers mètres que je filme histoire d'immortaliser l'instant. C'est cool !
Il est 2h30 du matin et le stade est encore bien rempli, nous franchissons la ligne ensemble avec Sarah en 22h28m53s à la 215 et 216ième place.
Avec Sarah, on préfere rentrer directement à la maison pour la douche après avoir manger le repas à l'arrivée.
Un SMS vient d'arriver, nous apprenons l'abandon de notre pote et partenaire de toute la préparation. Nous sommes bien évidemment très déçu pour toi Adriaan, mais avec ta déchirure à quelques semaines de la course, c'est déjà une belle victoire que d'avoir pu participer et aller très très loin jusqu'à Chemin Ratineau !
Nous mettons un peu de temps à récupérer nos sacs et Luigi nous ramène à la maison, il faut rentrer se coucher maintenant.
Etape 13 : L'après course
Il y a souvent une partie oubliée dans les CR des compétitions, c'est justement l'après course et la notre n'est pas piquée des vers !
En sortant de la voiture nous ramenant à Saint Leu, Sarah donne des signes de faiblesse et tombe dans les pommes l'espace de quelques secondes. Elle met plusieurs minutes à se relever de son malaise. Elle souffre beaucoup de ses genoux (encore aujourd'hui 4 jours après la course). Elle arrive à se doucher et s'effondre dans le lit.
De mon côté, je vais "bien", je me douche sans problème et je vais également me coucher. C'est à partir de ce moment qu'à commencé pour moi la partie la plus dure de la course :) Tout d'abord, de violents spasmes me réveillent 2h après être allé me coucher, et même si les suivants seront un peu moins forts, je vais avoir mal à l'estomac pendant plus de 2 jours. Je suis resté au lit toute la journée du dimanche avec une forte fièvre jusqu'au lundi matin.
Au total, dans les 30 heures après la course, je ne vais rien manger à part un bol de soupe et un peu de pain. Je commence à aller un peu mieux le lundi, la fièvre est tombée, le mal de ventre est là mais moins violent, je recommence tout juste à manger léger.
Je ne pense pas que ce soit la course qui m'ait rendu malade mais le coup de froid/chaud subi avant le sentier scout.
Et maintenant quels objectifs ?
Voilà cette course est derrière nous désormais, nous sommes en phase de récupération, surtout Sarah qui a mal au genou.
Les prochains objectifs déjà programmés sont évidemment le Raid 28 à mi-janvier (et la Noct'Orientation la course de préparation fin Novembre) avec Benji et Adriaan, s'il retrouve suffisamemnt de force dans son mollet.
Et puis, et puis... le Trail de Bourbon nous donne 3 points qualificatifs pour les courses du Mont Blanc, avec ces points nous (enfin moi pour l'instant :)) allons nous inscrire sur le tirage au sort de la CCC, petite soeur de l'UTMB (pour lequel il faut 8 points), course prévue fin Août 2015.
Capitalisation
Chaque course est importante pour apprendre un peu plus comment aborder un trail. Grâce aux courses préparatoires (Cf Skyrace, Sancy) j'ai pu mieux gérer mon alimentation. Le Gato'Sport avant la course me va très bien, à refaire sans modération à chaque grosse compet.
La vitesse de course plus réduite qu'habituellement m'a permis de m'alimenter sans problème alors que nous testions pourtant des gels nouveaux. J'ai tourné à environ 1 gel ou barre toutes les 45 minutes (je vous laisse calculer le nombre que j'ai ingurgité sur 22h !). Pour info, nous avions environ un tiers de barres/gels salés pour casser le sucre.
Côté boisson, j'ai supporté la boisson énergetique (le goût citron ou citron vert passe très bien). Sur la fin, je la sous-dosais pour ne pas être écoeuré mais dans l'ensemble je n'ai jamais autant bu. J'avais, comme prévu, arrêté le malto une bonne demi-journée avant la compet pour éviter la saturation.
Mes chaussures ont été géniales. J'avais mis mes semelles ortho et Sarah m'avait posé des Tapes (bandes fluo de kinesio taping). Je n'ai pas du tout souffert de crampes comme lors de mes 2 derniers trails. L'effet amorti des Hoka est vraiment appréciable sur un effort long. Je pense les mettre au moins sur le Raid 28 (peu de traversées de ronces).
Enfin, j'ai supporté les boosters aux mollets ainsi qu'un nouveau short (Salomon) avec cuissard de compression integrée, acheté 2 jours avant et jamais testé. Je savais que ce n'était pas raisonnable mais d'une part je n'ai jamais vraiment eu de problème avec mes tenues de course et d'autre part, j'avais prévu une tenue complète au cas où au ravito de Deux Bras.
Côté ampoules, nous avions préparé nos pieds depuis 10 jours avec du Tanant le matin et NOK le soir. Nous avons chacun une grosse ampoule mais rien de grave. J'ai reperé la zone pour les prochaines courses afin de mettre un compeed en préventif.
Remerciements
Pour finir, nous voulions encore une fois tous vous remercier pour vos mails et sms de soutien et d'encouragement avant, pendant et après la course. J'espère que la lecture du blog vous a plu et je vous dit à bientôt sur les courses de CO.
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